Les jeunes fument de moins en moins de cigarettes

3,1% des jeunes français de 16 ans étaient fumeurs en 2024, selon l’enquête quadriennale Espad, dont la dernière édition a été publiée le 20 octobre dernier. 
Le pourcentage de fumeurs s’est effondré puisqu’ils étaient encore 15,7% en 2015. A titre comparatif, la moyenne des 32 pays européens qui ont répondu à l’enquête s’élève à 8% en 2024. Les jeunes français sont donc de bons élèves, dont seuls 19,9% ont essayé la cigarette, contre 32,2% en moyenne en Europe.

D’après l’Alliance contre le tabac (ACT), qui fédère une vingtaine d’associations sanitaires et anti-tabac, les politiques publiques de lutte contre le tabagisme, comme l’interdiction de fumer dans des lieux publics, les hausses successives du prix du tabac ou la mise en circulation de paquets neutres, sans logo ni publicité, en 2020, seraient “en grande partie responsables de cette diminution”. Depuis le 1^er juillet 2025, l’interdiction de fumer dans de nouveaux lieux publics, comme les abords écoles,  pourrait accentuer cette chute. 

La cigarette n’est plus à la mode

« Ces mesures ont également créé un effet de rupture générationnelle : les jeunes ne considèrent plus la cigarette classique comme ’cool’ou glamour », a ajouté ACT. Dénormaliser la cigarette était justement l’objectif de la loi Evin : pionnière, la France a interdit la diffusion d’images montrant des cigarettes à l’écran en 1991. Aujourd’hui, 9 adolescents français sur 10 souhaitent vivre dans un monde sans tabac, selon l’organisation. 

La vape cible les jeunes

5,8% des Français de 16 ans fument régulièrement la cigarette électronique. C’est encore peu, mais presque le double. Une donnée à surveiller, car « le marché de la vape est en forte croissance dans le monde », selon ACT. 

Il existe encore peu d’études scientifiques sur les conséquences de la cigarette électronique, mais l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFCT) relève « un risque éventuel d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes non-fumeurs ». De plus, avec l’apparition d’autres produits nicotiniques comme les e-cigarettes jetables ou “puffs”, les jeunes seraient « confus [...] sans toujours savoir ce qu’ils consomment (contenu en nicotine, risques, etc.) », précise l’OFCT.

Pour Alliance contre le tabac, avec ces produits “aromatisés, très accessibles et marketés comme “cool” [...] l’industrie du tabac a compris que les jeunes fumaient de moins en moins et change donc de stratégie pour mieux les accrocher”. En 2022, environ 20% des collégiens ont déjà vapoté, et 10% l’ont fait au cours du mois, selon l’OFCT.