Les résultats PISA publiés le 5 décembre indiquent que le niveau des élèves français continue de baisser en mathématiques, mais également en compréhension écrite. Quelles sont les causes de ces mauvais résultats et quelles sont les pistes pour les améliorer ? Éléments de réponses.
Quel classement pour la France ?
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26e
au classement PISA
pour les mathématiques
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29e
au classement PISA
pour la compréhension de l'écrit
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26e
au classement PISA
pour la culture scientifique
Sources : résultats de l'enquête PISA 2022 menée dans 81 pays membres de l'OCDE.
Ces résultats sont parmi les plus bas mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France
OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)
Ce que préconise l'OCDE pour obtenir de meilleurs résultats
Favoriser l’implication des parents
C’est l’un des enseignements forts de PISA 2022. Lorsque les parents sont impliqués dans la scolarité de leurs enfants et font partie du paysage éducatif, ceux-ci ont de meilleurs résultats (plus de 28 points en maths). Les systèmes performants ont su établir des ponts entre les parents et l’école. Les élèves développent davantage un sentiment de bien-être et d’appartenance à l’école. À contrario, une école qui compense ce que les parents n’apportent pas, n’est pas efficace.
Rendre attractif le métier d’enseignant
La pénurie d’enseignants impacte les performances des élèves. Pendant la pandémie, un tiers d’entre eux ont eu l’impression que leurs enseignants n’étaient pas disponibles. En revanche, lorsqu’ils l’étaient, les élèves étaient plus confiants et ont notamment amélioré leurs résultats en maths. À développer : une formation initiale entre savoirs et savoir-faire, une mobilité avec des opportunités de carrière, une culture collaborative entre enseignants.
Veiller à un meilleur climat scolaire
L’absence de discipline en classe, le bruit et l’agitation sont peu favorables à la réussite scolaire. 65% des élèves de l’OCDE se disent également distraits par les usages numériques et si trois élèves sur quatre se disent confiants dans les nouvelles technologies, l’utilisation modérée des appareils numériques (pas plus d’une heure par jour) favorise de meilleurs résultats scolaires. L’usage du numérique en classe pourrait faire l’objet d’une ligne directrice plus claire.
S.B.
"Depuis 40 ans, l’image du métier d’enseignant ne cesse de se dégrader"
3 questions à Yann Diraison, adjoint au secrétaire général de l’Enseignement catholique
Pisa 2022 pointe la pénurie des enseignants comme l’une des causes de la baisse de la performance des élèves. Comment l’expliquer ?
Yann Diraison : la pénurie des candidats conduit à recruter des personnes contractuelles qui n’ont pas passé les concours et qui sont moins bien formées. Ou à baisser les normes de recrutement. Beaucoup sont ainsi recrutés en dessous de 10 de moyenne. Cependant, du côté de l’Enseignement catholique, les concours restent attractifs, avec, en 2023, des taux de rendement de 100 % dans le premier degré et de 98 % dans le second degré. Les étudiants choisissent l’Enseignement catholique pour l’ambiance et l’accueil de ses établissements et la possibilité d’être nommés dans leur académie.
Quel rôle peuvent jouer les formations initiale et continue des enseignants ?
Y.D. : la formation initiale est un passage obligé, mais elle ne réglera pas le manque d’attractivité du métier. Quant à la formation continue, elle ne sera pas à la hauteur tant qu’elle ne sera pas obligatoire. Dans l’Enseignement catholique, une grande partie de la formation bénéficie à des enseignants qui se forment régulièrement. En revanche, près de 30 % des enseignants ne sont jamais volontaires pour partir en formation.
Manque de discipline, violences, mal être… la détérioration du climat scolaire est également l’une des causes de la baisse du niveau scolaire. Que propose l’Enseignement catholique ?
Y.D. : le climat scolaire a un impact sur la réussite des élèves et les dysfonctionnements actuels pèsent toujours plus sur les élèves en difficulté. L’une des intuitions de l’Enseignement catholique qui se révèle très précieuse aujourd’hui a été de veiller à ne pas dissocier l’enseignement et la vie de l’établissement. C’est aujourd’hui de plus en plus essentiel. L’autorité, au bon sens du terme, est indispensable pour le maintien d’un climat serein.
Propos recueillis par Sylvie Bocquet
L'enquête PISA, c'est quoi ?
PISA, c'est le programme international pour le suivi des acquis des élèves. Tous les trois ans, les tests portent sur la lecture, la culture mathématique et la culture scientifique, mais plutôt que de mesurer la maîtrise d’un programme scolaire précis, PISA teste l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle.
Pour cette édition 2022, 6770 élèves âgés de 15 ans issus de toutes les académies de France ont été tirés au sort, pour la plupart scolarisés en seconde générale et technologique (64%) mais aussi en seconde professionnelle (17,9%).
Les jeunes Français, tout comme les élèves des 80 autres pays concernés, devaient répondre sur ordinateur à une série de questions fermées (QCM, vrai/faux) ou ouvertes (à réponse courte ou construite).
Réchauffement climatique, pandémie, nucléaire…, les sujets scientifiques sont régulièrement sur le devant de la scène alimentant la controverse plus que la réflexion. À une époque où les avancées scientifiques sont majeures et incontournables, l’ensemble de la population doit pouvoir disposer de clefs pour comprendre la complexité du monde...
> Un dossier Famille & éducation à lire et à télécharger
Trimestre après trimestre, toujours le même commentaire : son niveau en maths est insuffisant. Il y a fort à parier que la tension va monter rapidement, avec son lot de projections alarmistes sur sa scolarité future et son avenir professionnel. Adieu classes prépas, grandes écoles et tapis rouge... Mais que va-t-il pouvoir bien faire avec cette vilaine étiquette collée à ses bulletins « nul en maths » ?
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