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Réseaux sociaux : comment protéger votre enfant

Angèle Delbecq - Famille & éducation

  • Réseaux sociaux
  • Téléphone
  • Ecrans

L’accompagnement des familles était une question centrale de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur TikTok. Dans son rapport, de nombreux experts livrent des bonnes pratiques pour encadrer l’usage des réseaux sociaux de vos enfants. À vous d’y trouver les repères qui vous conviennent.

  • Donner un cadre à l’utilisation des réseaux sociaux

La commission d’enquête a une approche stricte : les réseaux sociaux devraient être interdits pour les moins de 15 ans et de 22h à 8h du matin pour les 15-18 ans. La psychothérapeute Emmanuelle Piquet encourage également les parents à « limiter l’utilisation [des réseaux sociaux] à une ou deux heures par jour ». 

Trouver l’équilibre entre le respect de la liberté de son enfant et sa sécurité est complexe. Arthur Melon, le délégué général de l’association pour les droits de l’enfant, Cofrade, a mené pendant un an, en 2019, un débat avec des adolescents. Conclusion : les lycéens étaient « très favorables à un contrôle drastique » pour leurs cadets.

  • Éviter le smartphone

Plus catégoriques, certains experts considèrent qu’il suffirait d’interdire le smartphone pour les mineurs. Cela « aurait des effets bien plus bénéfiques que la seule régulation des plateformes », reconnaît Stéphane Blocquaux, docteur en sciences de l’information et de la communication.

La Commission d’enquête, elle, encourage les parents à équiper leurs adolescents de 11 à 13 ans de « dumbphones », des téléphones qui permettent uniquement d’appeler et d’envoyer des SMS. 

  • Être exemplaires

Tout le monde s’accorde, en revanche, sur un point : l’exemplarité des parents. Certains parents interdisent à leurs enfants ce qu’ils font devant eux-même avec leur smartphone, « comme l’utilisation du téléphone à table », a relevé Jennifer Elbaz, chargée de mission éducation au numérique à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). 

  • S’immerger dans le monde virtuel des jeunes

La psychologue Vanessa Lalo recommande, elle, de s’intéresser aux réseaux sociaux de ses enfants, aux influenceurs et aux tendances qu’ils suivent « pour éviter les clivages » générationnels et prévenir les risques. 

  • Mettre en place un contrôle parental

Les outils permettant de réguler le temps d’écran sont insuffisamment efficaces pour les jeunes, qui ne sont pas assez autonomes pour s’auto-réguler. C’est aux parents de le faire, via le contrôle parental, bien que le rapport relève que beaucoup d'entre eux ont du mal à manier ces différents dispositifs. En attendant la labellisation des dispositifs de contrôle parental, recommandé par la commission d’enquête, les parents doivent se former.

Le contrôle parental est précisément l’un des modules d'une formation en ligne pour les parents, créée par le ministère de l’Éducation nationale. Le rapport cite également le site gouvernemental jeprotegemonenfant.gouv.fr, créé en 2021, qui centralise les ressources certifiées pour aider les parents à comprendre les enjeux des écrans et des sites pornographiques. 

  • Responsabilité pénale des parents

La Commission d’enquête a constaté que certains parents utilisent les écrans comme « une nouvelle baby-sitter 2.0 qui leur assure une tranquillité ». D’ici 3 ans, si la campagne d’information qu’elle recommande n’a pas amélioré les pratiques des parents, elle demande la création d’un « délit de négligence numérique », en complément du délit de négligence déjà inscrit dans le code pénal, pour lequel les parents risquent deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Hélène Laubignat, présidente nationale de l’Apel, s’interroge sur cette mesure : « n’est-ce pas une double peine pour les familles socialement défavorisées qui ont du mal à encadrer les réseaux sociaux ou qui n’ont pas le temps de le faire ? ». 

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