À l’occasion du 60ᵉ anniversaire de la déclaration Gravissimum Educationis (concile Vatican II), le pape Léon XIV a publié une lettre apostolique intitulée "Dessiner de nouvelles cartes d’espérance". Il y parle de ce que vivent aujourd’hui les familles, les enseignants et les jeunes : les incertitudes, la numérisation, la recherche de sens… Et il rappelle que l’éducation est un acte d’espérance et de charité.

La rédaction a lu pour vous ce texte, qui s’adresse à toutes celles et ceux qui s’engagent dans l’éducation : enseignants, élèves, responsables d’établissements… et nous, parents. Il rappelle aussi que l’école catholique, que nous avons choisie librement pour nos enfants, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace de relation, de foi et d’espérance.

L'éducation est au service du lien et de la paix

Dès les premières lignes de sa lettre, Léon XIV invite les éducateurs, face aux crises du monde, à refuser toute forme de repli, et, bien au contraire, à construire des ponts. C’est l’éducation qui est le moyen unique de transmettre, en plus des connaissances, une culture du lien et de la paix.

L’école catholique doit répondre tout particulièrement à cet objectif, autant par son ancrage dans l’Evangile que par les traditions éducatives ou pédagogiques dont elle est le prolongement. Tous les grands fondateurs, Jean-Baptiste de La Salle (les frères des écoles chrétiennes), Marcellin Champagnat (les maristes) ou Jean Bosco (les salésiens), ont fait de l’école un lieu d’instruction et un lieu de sociabilité, notamment pour les plus pauvres.

L’école catholique est un lieu de croissance intégrale : intellectuelle, humaine, spirituelle et sociale.
Elle n’enseigne pas seulement des savoirs, elle aide à devenir, à penser, à choisir, à aimer, à servir.

Pape Léon XIV

Pourquoi l’école catholique est-elle plus qu’un lieu d’enseignement des savoirs ?

Personne n’éduque seul, écrit Léon XIV.

Nous pouvons en témoigner, l'école de nos enfants n’est pas seulement un lieu de transmission des connaissances. Elle est lieu de vie et de rencontres, dans lequel à la fois nous sommes reconnus comme premiers et principaux éducateurs et à la fois nous reconnaissons que personne ne peut éduquer seul. Unis dans la communauté éducative de l’établissement, avec les enseignants et les autres adultes, nous agissons chacun à notre place pour aider nos enfants à grandir. Cette alliance éducative repose sur la confiance, l’écoute et la responsabilité partagée.

Une école pour grandir en humanité

Le Pape nous invite à considérer nos enfants non pas comme un profil de compétences, mais comme une personne, avec une vocation au service du bien commun. Car le monde ne peut se contenter de relations humaines réduites à des logiques de performance ou de rentabilité.

Les révolutions technologiques qui se succèdent ne doivent pas nous conduire à perdre de vue que ce qui est essentiel, c’est que la technique serve les personnes, et ne les remplace pas : « aucun algorithme ne remplacera la poésie, l’amour, l’imagination et la joie de la découverte. »

Une "constellation" d'acteurs au service du bien

Léon XIV nous invite tous à changer d’échelle : éduquer n’est pas l’affaire d’une école isolée, mais d’un vaste réseau vivant, une véritable « constellation éducative ». Chaque famille, chaque établissement, chaque acteur de l’éducation compte et peut faire la différence.

Reprenant à son compte le Pacte éducatif global lancé par son prédécesseur, il donne une boussole claire : placer la personne au centre, écouter les jeunes, soutenir les familles, inclure les plus fragiles, protéger notre planète et construire la paix. À ces priorités s’ajoute un appel exigeant : éduquer aussi le cœur, humaniser le numérique et désarmer les relations.

Pour les écoles catholiques, le message est clair : rester audacieuses, ouvertes et solidaires. Car une école qui perd les plus fragiles perd sa raison d’être.

À chacun de nous, parents, éducateurs et citoyens, de faire briller cette espérance là où nous sommes !

Gravissimum educationis, publiée en 1965 à l’issue du concile Vatican II, est la déclaration de l’Église sur l’éducation chrétienne. Elle affirme avec force que l’éducation est un droit fondamental de toute personne. On y découvre aussi que pour l'Eglise, éduquer, ce n’est pas seulement transmettre des savoirs, mais aider chaque enfant et chaque jeune à se construire pleinement : dans ses dimensions intellectuelle, morale, sociale et spirituelle.

Le texte souligne le rôle essentiel de l’école comme lieu de développement, de transmission des valeurs et d’apprentissage de la vie en société, en lien étroit avec les familles. Il rappelle aussi la mission propre de l’école catholique : offrir une éducation de qualité, dans un climat de liberté et de charité, en éclairant la culture et la vie par la foi.

Lire une présentation de la déclaration conciliaire sur le site de l'Enseignement catholique.

Le Pacte éducatif global, lancé par le pape François en 2019, est un appel à repenser ensemble l’éducation face aux défis du monde d’aujourd’hui. Il part d’une conviction simple : pour construire un avenir plus juste, plus solidaire et plus humain, l’éducation est essentielle.

Ce pacte invite parents, enseignants, écoles, associations et institutions à unir leurs forces autour des enfants et des jeunes. Il encourage une éducation plus ouverte, inclusive et attentive à chacun, fondée sur l’écoute, le dialogue et le respect des différences. L’objectif est clair : aider les jeunes à devenir des adultes responsables, capables de coopération plutôt que d’affrontement, et de fraternité plutôt que de repli. Ce projet éducatif dépasse les convictions personnelles et rassemble autour de valeurs universelles.

Pour en savoir + sur le pacte, visitez le site de l'organisation internationale de l'enseignement catholique (OIEC).

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