
Qu’est-ce qui change (vraiment) cette année ?
Les réformes abouties
- La réforme du brevet
Annoncée en 2023 par Gabriel Attal, la réforme du diplôme national du brevet (DNB) a été mise en œuvre par Élisabeth Borne. Pour rappel, le système de notation change : les épreuves de français, de mathématiques et d’histoire-géographie et éducation morale et civique compteront pour 60 % de la note finale, au lieu de 50 % auparavant. Le contrôle continu représente donc désormais pour 40 % du diplôme. Contrairement à ce que souhaitait Gabriel Attal, l’obtention du brevet ne sera pas obligatoire pour le passage au lycée.
- Un baccalauréat plus strict
La nouvelle notation du baccalauréat général et technologique, annoncée par Élisabeth Borne lors de sa conférence de presse de rentrée, sera bien appliquée en juin 2026. Après le rattrapage, les élèves avec moins de 9,5 de moyenne au bac ne pourront pas bénéficier des points de jury pour obtenir leur diplôme. De même, le jury ne pourra plus donner de points aux élèves avec moins de 8 de moyenne pour aller au rattrapage. En revanche, le contrôle continu est assoupli. Des évaluations avec un coefficient 0 pourront être organisées. Elles ne compteront pas dans la moyenne générale de l’élève et ne seront donc pas prises en compte dans son dossier Parcoursup.
- Une épreuve anticipée de mathématiques
Sur le modèle de l’épreuve anticipée de français, les élèves de première en filière générale et technologique vont passer une épreuve anticipée de mathématiques de 2h avec un coefficient 2. Les lycéens qui ont choisi la spécialité mathématiques passeront donc une seconde épreuve en terminale.
- Programme EVARS
Le nouveau programme d’Education à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS) sera bien dispensé par des enseignants ou des associations agréées par le ministère de l’Éducation nationale à partir de cette année scolaire, à raison de trois heures par an, pour tous les élèves de la maternelle à la terminale.
- Un plan pour l’orientation
Le plan Avenir pour l’orientation, présenté par Élisabeth Borne en juin dernier, est mis en œuvre depuis cette rentrée scolaire. Des visites d’entreprises, des forums des métiers, des rencontres avec des professionnels, seront proposés quatre demi-journées par an, à partir de la 5e. La plateforme Avenir(s) a été parallèlement lancée pour aiguiller les jeunes dans leur choix d’orientation. À partir de la rentrée 2026, plusieurs axes de ce dispositif devraient valoriser la voie professionnelle, leurs passerelles vers les voies générale et technologique, et l’année de césure.
- Un plan pour l’égalité filles-garçons
L’autre cheval de bataille d’Élisabeth Borne est la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques. Son plan Maths et Filles, présenté en mai dernier, est déjà entré en vigueur. Dès début septembre, les personnels éducatifs ont déjà dû recevoir une formation de 2 heures aux biais de genre. L’Enseignement catholique s’est également associé à l’expérimentation des Chams : des classes de 4e et de 3e à horaires aménagés en mathématiques et en science avec 50 % de filles. Pour 2030, l’objectif de la ministre démissionnaire est d’avoir de 30 000 filles supplémentaires en spécialité mathématiques et qu’elles représentent 30% des effectifs en classes préparatoires scientifiques.
- La réforme de la formation des enseignants
Le recrutement des enseignants se fera à bac+3, et non plus à bac+5, à partir de la rentrée 2026. Pour être titularisés, les jeunes enseignants poursuivront leurs études en étant à mi-temps en master et à mi-temps en poste dans un établissement. Le montant de leur rémunération, fixé pour l’instant à 1 400 euros en M1 et à 1 800 euros en M2, pourrait être réévalué par le budget 2026.
Les chantiers qui attendent le prochain ministre de l’Éducation nationale
- Le nouveau bac professionnel devra être réajusté
La première session du nouveau baccalauréat professionnel, en juin 2025, a été qualifiée « d’échec patent » par une mission parlementaire. Il reviendra au prochain ministre de l’Éducation nationale d’ajuster la réforme. Élisabeth Borne a évoqué des pistes lors de son discours de rentrée : elle a dit vouloir raccourcir les parcours différenciés, instaurés par la réforme, et repousser de deux semaines les épreuves terminales du bac professionnel.
- Vers un abandon des groupes de besoins ?
En juin dernier, l’Inspection générale a dressé un bilan critique la mesure phare du « choc des savoirs » de Gabriel Attal, les groupes de besoins en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et de 5e: « Les effets s’avèrent contrastés en ce qui concerne les élèves « à faibles besoins » ou « à besoins modérés », en revanche les élèves les plus fragiles, « à forts besoins », n’ont clairement pas bénéficié des avancées attendues de la mesure. » Élisabeth Borne souhaitait attendre le bilan définitif prévu cet automne pour décider de leur avenir, et d’ores et déjà abandonner leur généralisation aux classes de 4e et en 3e. Qu’en dira son successeur ? Conscient des contraintes techniques et financières des groupes de besoins, l’Enseignement catholique n’a pas imposé de cadre obligatoire à ses établissements.
- Lutte contre les violences à l’école
Paul Vannier et Violette Spillebout, co-rapporteurs de la commission d’enquête sur la prévention des violences dans les établissements scolaires, vont déposer une proposition de loi à l’Assemblée nationale cet automne. Elle reprendra certaines des recommandations de leur rapport. Élisabeth Borne a également annoncé, fin août, vouloir s’en emparer. Depuis le mois de mars 2025 et la révélation du scandale de Bétharram, plus de 800 établissements privés sous contrat ont déjà été contrôlés.