Deux enfants réalisent chacun un château de cartes. L’un a un montage parfait mais pas l’autre
En 1970, un chercheur de la société 3M met au point une colle qui malheureusement ne colle pas... enfin pas assez. Plutôt que d’être considérée comme un echec, cette formule deviendra un énorme succès commercial : le Post-it® | © Emile LOREAUX

Comment accompagner votre enfant quand il fait des erreurs

01/03/2021 Brigitte LANCIEN, professeur de lettres et formatrice

  • Scolarité
  • Accompagnement
  • Apprentissage
  • Elémentaire

Accroche
Selon le profil de votre enfant et son attitude face à une situation d’erreur, les réponses à lui apporter varient. Nos conseils pour adopter la bonne attitude.

Il répond trop vite

Impulsif, il se contrôle difficilement. Il a du mal à réfréner son envie de parler, de répondre. La réaction des autres l’étonne parfois.
Je l’aide à porter un regard réflexif sur son attitude : est-il plus important de donner la réponse ou de s’exprimer à tout prix ?

Nous analysons ensemble, à partir de réponses réelles, ce qui est à propos et ce qui relève de l’expression : répondre spontanément n’est pas gage d’exactitude.

Je cherche à accompagner sa concentration et lui propose des petits exercices faciles. Avant de lever le doigt : 

  • se redire la question posée ; 
  • avoir une réponse formulée avant de se lancer à voix haute ;
  • compter 1, 2, 3 dans sa tête avant de répondre ;
  • ne s’autoriser que trois réponses pendant l’heure de cours.

Je dois être patient pour ne pas lui renvoyer l’agacement qu’il suscite mais je dois lui en faire prendre conscience

Il ne comprend pas ce qu’on attend de lui

Il décode mal les demandes et les attentes des professeurs. Il ne veut plus répondre, il redoute les moqueries.

Pour les devoirs, je l’aide à identifier :

  • la tâche à réaliser ;
  • le but de l’exercice ;
  • le matériel nécessaire ;
  • le support sur lequel travailler.

Nous cherchons ensemble des moyens d’atteindre le but fixé et nous établissons des critères de réussite.

Je lui fais reformuler ce qui est attendu.

Je le laisse travailler seul, puis nous vérifions ensemble si les critères de réussite sont respectés.

Pour les leçons, je l’invite à repérer s’il préfère répéter ou écrire. Il est le seul à con-naître le chemin qui lui convient le mieux.

Je lui conseille, avant de répondre, de toujours reformuler la question.
Je reste patient, l’erreur fait partie de l’apprentissage 

Il se trompe tout le temps

Il préfère se taire, il ne veut plus s’investir. Ce serait prendre trop de risques ! Il se démotive et redoute les questions.

Je l’aide à regarder ses erreurs en face pour ne pas les fuir, mais les analyser sans culpabiliser : nous cherchons ensemble la logique de ses erreurs pour les dépasser.

Je l’accompagne dans la recherche des éléments à découvrir et des liens à faire.

Je m’appuie sur ses réussites dans d’autres domaines (sport, art, bricolage, etc.) pour repérer les procédures qui lui conviennent.

Moi-même, je comprends que l’erreur n’est pas une impasse, elle est un tremplin. Je tiens un propos constructif pour accompagner sa confiance en soi.
Je favorise l’échange pour le réconcilier avec l’école

Les autres comprennent plus vite que lui

Il lui faut un certain temps pour assimiler les notions et les questions posées, il laisse parler les autres et se retire dans une bulle protectrice.

Quand je le sens découragé, je saisis l’occasion de le faire parler de ses envies, ses désirs, ses idées. Je l’aide à se projeter positivement. Je l’interroge aussi sur les réponses données en classe par les autres : sont-elles toujours bonnes ? Qui ose répondre ? Comment ?

Je travaille avec lui certains termes qu’il n’a pas compris et qui le gênent : analyser, comparer, indiquer, expliquer, interpréter, conclure, etc.

Je propose un contrat : oser au moins une réponse par cours.

Je l’amène à prendre conscience que, pour apprendre, il faut tâtonner, faire des essais, passer parfois par un échec

Il ne supporte pas de faire des erreurs

Il se sent dévalorisé quand il se trompe. Il a la phobie de la faute, elle peut l’inhiber ou le rendre agressif. Il a peur d’être jugé.

J’entreprends avec lui une réflexion autour de la phrase de Socrate « La chute n’est pas un échec, l’échec est de rester là où on est tombé ».

Nous cherchons ensemble comment faire de l’erreur une alliée, un facteur de progrès :

  • je reprends certaines de ses erreurs et je comprends leur logique : elles n’étaient pas stupides ;
  • nous entrons dans une vraie démarche de recherche pour les contrer ;
  • nous déplaçons ensemble l’erreur de l’élève vers une erreur d’apprentissage.

Moi-même, je m’interroge sur la relation que j’entretiens avec l’erreur. Ai-je du mal à admettre que l’erreur est une information, pas une faute ?

Cerveau mode d’emploi

Les 4 piliers de l'apprentissage de Stanislas Dehaene en 5 minutes - Attention - Engagement actif - Retour sur l'erreur - Consolidation mnésique

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