N°537 MAI - JUIN 2021
“Jamais le jeu vidéo n’a rassemblé autant de pratiquants”, écrit James Rebours, président du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), pour introduire leur grande enquête annuelle Médiamétrie sur les pratiques du jeu vidéo. 2025 a donc atteint un “record historique” de 40 millions de joueurs, à savoir les personnes qui ont joué aux jeux vidéo au moins une fois dans l’année sur leur ordinateur, leur console ou même leur smartphone. Parmi eux, on compte 4,8 millions de jeunes de 10 à 17 ans, soit 92 % de cette tranche d’âge. Le jeu vidéo serait même une passion pour un adolescent sur deux, âgé de 12 à 18 ans, d’après un récent sondage Odoxa.
Les jeux vidéo ne sont plus synonymes de violence ou d’isolement. D’après l’enquête du Sell, plus de 80 % des sondés, joueurs réguliers ou non, considèrent que le secteur du jeu vidéo est innovant. Plus de 60 % d’entre eux voient même le jeu vidéo comme une activité positive et considèrent qu’il permet de développer des compétences.
La parité est presque atteinte parmi les “gamers” : 51% d’hommes et 49% de femmes. Entre 16 et 30 ans, ces dernières sont même plus nombreuses à jouer que les garçons (55 %). Cependant, si 69 % des adolescents qualifient le jeu vidéo de passion, ce qui en fait leur premier centre d’intérêt, les adolescentes disent préférer le sport, les médias (séries, films, réseaux sociaux), ainsi que la lecture et l’écriture, selon les chiffres d’Odoxa. Les filles auraient plutôt tendance à jouer pour se détendre. C’est pourquoi elles sont plus nombreuses que la moyenne à jouer à des jeux grand public, tels que des jeux de smartphone (45 %) d’après l’étude du Sell.
Les trois quarts des parents jouent avec leurs enfants, mais c’est le plus souvent à l’initiative des enfants. Toutefois, la plupart des parents s’investissent : 65 % d’entre eux jouent au moins une fois par semaine avec leur enfant. Pour une large majorité de ces parents, c’est avant tout une opportunité de partager une activité avec leur enfant. Un avis partagé par les enfants, qui disent également jouer avec leurs parents “pour le fun”. Cependant, 67 % des parents disent être attentifs à la pratique de leur enfant. Ils sont même de plus en plus vigilants : dans 44 % des cas, ils déconseillent et choisissent certains jeux, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2024.
Parmi les 15-24 ans qui jouent tous les jours, 40% joue plus de 3 heures par jour, selon le dernier Baromètre annuel de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). La pratique intensive est cependant en baisse d’après l’enquête du Sell :19 % des joueurs mineurs avouent jouer plusieurs fois par jour, contre 25 % l’année dernière.
N°537 MAI - JUIN 2021