
Ils nous racontent leur expérience Parcoursup
« J’ai l’impression que la sélection sur Parcoursup est un peu aléatoire », Violette, élève de terminale, en spécialité mathématiques et physique Chimie, académie de Lille
Je veux être neurochirurgienne, alors je sais que je me lance dans des études longues et difficiles. J’ai peur de ne pas réussir, et aussi de me lancer dans cette nouvelle étape de ma vie, vers l’indépendance. C’est pour ça que dans l’idéal, je préfèrerais être prise en fac de médecine à Lille pour pouvoir rester proche de ma famille, au moins au début. Je vais quand même remplir les dix vœux possibles sur Parcoursup pour augmenter mes chances d’être acceptée quelque part. Je vais postuler partout en France, dans des Pass et dans des Las. Parcoursup est assez intuitif mais j’ai l’impression que la sélection est un peu aléatoire. J’écris déjà mes lettres de motivation mais je me demande s’ils vont les lire et si mes notes seront prises en compte. Malgré tout, je reste motivée parce que je suis sûre de mon orientation.
« Il ne faut pas trop se projeter ni se fermer des portes », Alessandra, étudiante en M1 médiation culturelle à l’université Panthéon-Sorbonne
Parcoursup m’a énormément stressée. Être confronter au jugement des établissements sur mon dossier scolaire a été difficile. On se sent anonyme. Même si les notes reflètent notre niveau, on se rend compte plus tard qu’il y a d’autres critères importants. Malgré tout, je connais très peu de personnes qui ont été déçues par leurs résultats sur Parcoursup. Et puis, ce qui est valorisant dans le système français, c’est qu’on a énormément de moyens de passerelle. Après mes deux ans de prépa littéraire, j’ai directement rejoint une Licence 3 en Médiation culturelle. Je pense aussi qu’il faut voir les défaites comme des opportunités. Avant d’entrer en master, j’ai postulé à celui de Sciences Po Paris et je compte postuler à nouveau cette année. En attendant, j’ai directement trouvé un stage pour enrichir mon master. Il y a beaucoup de moyens d’atteindre la formation que l’on souhaite. Il ne faut pas trop se projeter, ni se fermer des portes. Surtout, il faut prendre son temps. Les études, c’est un peu comme un voyage. Et justement, c’est aussi une période où l’on peut voyager, faire des stages, rencontrer des gens.
« Je n’ai pas peur de partir loin », Marie, élève de terminale en spécialité physique chimie et SVT, académie de Lille
L’année prochaine, j’aimerais faire une licence de SVT avec option bilingue pour pouvoir travailler à l’international comme biologiste marine. Au lycée, on nous parle de Parcoursup régulièrement. Ce n’est pas évident au début mais c’est assez explicite sur le site. Je postule partout où je veux aller. Pour une même licence, Parcoursup m’indique des probabilités d’être acceptées très variables, alors je ne m’y fie pas trop. Pour moi, l’idéal serait d’être acceptée dans une fac proche de la mer mais c’est assez sélectif. Pour l’instant, j’ai rempli un vœu à Bordeaux, un à Biarritz, mais aussi deux vœux à Lille, avec et sans l’option bilingue, pour être assurée d’avoir une formation. Entre Lille et Biarritz, ça va faire un changement, mais je n’ai pas du tout peur de partir loin, je suis très ouverte à la découverte.
« L’objectif était de me laisser du temps pour me spécialiser », Louise, étudiante en master 1 biologie-santé à l’université Paris-Saclay
Parcoursup, ça n’a pas été compliqué pour moi. Je savais dès le collège que je voulais faire des sciences, mais jusqu’au bout j’ai hésité entre la physique et la biologie. C’est pour ça que je ne me suis inscrite que dans des formations larges, comme des prépas, des licences pluridisciplinaires ou des doubles-licences. L’objectif était de me laisse du temps pour me spécialiser, parce que c’est difficile de savoir exactement ce qu’on veut faire en terminale. Mon premier vœu n’a pas été accepté, tout comme ceux pour certaines classes prépa. Je m’en doutais un peu, parce ces formations étaient très sélectives mais je suis finalement très contente de la formation dans laquelle j’ai été acceptée.
« J’ai peur que la prépa me dégoute de ma passion », Raphaël, élève de terminale en spécialité mathématique et physique-chimie, académie de Lille
Pour être honnête, je n’ai pas encore lancé Parcoursup. On me presse mais j’évite un peu… Je veux être astrophysicien. Ça, j’en suis sûr, c’est ma passion. J’ai choisi des spécialités scientifiques et même l’option maths expertes. On pourrait se dire que la suite logique ce serait de faire une prépa scientifique mais en même temps, je n’en ai pas trop envie. J’ai peur du travail que représente la prépa et que ça me dégoute de ma passion. Dans un monde idéal, j’aimerais apprendre par moi-même et de bon cœur. Quand je lis un livre, quand j’apprends, je veux le faire parce que j’en ai envie et pas parce que j’ai cours le lendemain à 8h. J’ai l’impression que les meilleurs, ce sont ceux qui ont réussi à tenir la charge de travail, et je trouve ça un peu malsain en termes de santé mentale. Je pense que notre génération est assez sensible à ça. J’ai également peur de l’avenir. Je trouve ça difficile, pour des adolescents, de se dire qu’en se connectant simplement sur Parcoursup, en rentrant le nom d’un établissement, on va définir les dix prochaines années de notre vie.
« J’ai compris que la réorientation n’est jamais une perte de temps », Louise, étudiante en Licence 3 de Droit européen aux Pays-Bas
J’ai été acceptée en phase complémentaire sur Parcoursup dans une double-licence sélective de droit-géographie à La Sorbonne. Les études étaient très intéressantes mais je me suis vite rendu compte de la pression en double-licence, jusqu’à ce que je fasse une sorte de burn-out et que je décide d’arrêter. J’ai accepté que je n’étais pas adaptée à cet environnement de travail où la performance passe avant la santé mentale. Je me suis alors inscrite dans une université néerlandaise où les cours sont plus légers et les promotions plus réduites. Aujourd’hui j’ai compris que la réorientation n’est jamais une perte de temps. C’est possible de le faire à tout moment, quand on se connait mieux. En se spécialisant, on est toujours en train de se réorienter, en quelques sortes. Si notre premier vœu sur Parcoursup n’est pas accepté, ce n’est pas un cauchemar. Les opportunités viendront même si on ne les voit pas tout de suite. Si j’avais su ça quand je me suis inscrite sur Parcoursup, ça m’aurait facilité la tâche.