Etudiante en bachelor
Étudiante en bachelor | © iStock

Accroche
Ces programmes sur trois ou quatre ans ont connu un véritable essor ces dernières années dans l’enseignement supérieur. Tour d’horizon pour bien choisir son Bachelor en France.

C’est quoi un bachelor ?

Diplôme de premier cycle d’études supérieures, le Bachelor connaît une forte croissance. Entre 60 000 et 100 000 étudiants étaient inscrits dans ces programmes l’année dernière. Ce diplôme a pu se développer car il s’inscrit dans la norme internationale LMD (licence, master, doctorat) qui est maintenant la référence en France.
Très international ou très professionnalisant… Il y en a pour tous les goûts. Le Bachelor, qui vient de l’anglais « bachelor’s degree », dure trois ans après le baccalauréat, exception faite des BBA (Bachelors in business administration). Calés sur le modèle anglo-saxon et tournés vers l’international, ces derniers se déroulent en quatre ans.

Ces cursus existent-ils seulement en école de commerce ?

Non. Si les Bachelors se sont d’abord développés dans les écoles de commerce et sont plus nombreux dans les disciplines de gestion (commerce, comptabilité, communication, relations internationales, etc.), le terme couvre un large spectre de disciplines : arts, mode, techniques du bois, assurances…
Une vingtaine d’écoles d’ingénieurs proposent aujourd’hui ce type de cursus et un grand nombre en ont dans les cartons pour les prochaines rentrées. Dans ces filières scientifiques, le Bachelor s’adresse le plus souvent aux bacheliers STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). Les cours sont axés sur la mise en pratique et la pédagogie par projet pour être au plus près du monde professionnel. Exception à la règle : l’École polytechnique. La prestigieuse institution offre un Bachelor en anglais pour des étudiants internationaux.
Et le terme Bachelor n’a pas fini de gagner du terrain. Si ce cursus a connu son essor dans les écoles publiques ou privées, les universités s’en emparent désormais. Les BUT (Bachelor universitaire de technologie), parcours en trois ans dispensés exclusivement par les IUT, sont proposés depuis la rentrée 2021. Le DUT deviendra ainsi un diplôme intermédiaire, à l’issue des deux ans de BUT.

80

C’est le nombre de Bachelors dénombré par le moteur de recherche de Parcoursup pour la rentrée 2020

Comment connaître leur qualité ?

Les Bachelors ont ouvert tous azimuts sans réel contrôle jusqu’à présent. « Un désert juridique » entoure leur développement, selon le rapport « Bachelor : état des lieux, perspectives et recommandations » remis en juillet 2019 à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Dans l’intérêt des apprenants et de leurs familles, une plus grande transparence s’impose quant au contenu réel et aux perspectives professionnalisantes et/ou académiques des programmes proposés », estiment les auteurs, Jacques Biot, ancien président de Polytechnique, et Patrick Lévy, ancien président de l’université Grenoble-Alpes.

Suivant leurs recommandations, le ministère travaille sur des grilles d’évaluation pour attribuer le grade de licence aux meilleurs Bachelors. Des premières distinctions devraient être décernées avant la fin de l’année.

En attendant que cette jungle des Bachelors s’éclaircisse, il convient de mener sa propre enquête. D’autres labels existent pour se faire une idée. Les titres RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) permettent d’attester que le diplômé possède « les compétences, aptitudes et connaissances nécessaires à l’exercice d’un métier ». Une reconnaissance de base utile pour trouver un emploi et un sésame pour les formations en alternance. Un cran au-dessus : le visa officialise le niveau académique de la formation. Une cinquantaine d’écoles de commerce peuvent aujourd’hui se recommander de cette distinction pour leur Bachelor.

Regarder le programme de la formation, aller aux journées portes ouvertes ou faire des recherches sur LinkedIn pour voir ce que sont devenus les anciens diplômés paraissent toutefois indispensables avant de s’inscrire. Surtout pour des formations qui peuvent coûter, hors écoles publiques, entre 5 000 et plus de 10 000 euros l’année.

Repères

Avant de choisir un bachelor:

  • s’assurer que le diplôme possède le titre RNPC (répertoire national des certifications professionnelles) ;
  • vérifier s’il dispose du Visa qui atteste du niveau académique de la formation ;
  • prendre connaissance des programmes de la formation ;
  • vérifier auprès de l’établissement le délai moyen d’obtention d’un emploi et les rémunérations des anciens diplômés.

Comment y entrer ?

Les procédures d’admission sont là encore hétérogènes : sur dossier, sur concours, avec entretien ou non… Le moteur de recherche de Parcoursup a dénombré pour la rentrée 2020 plus de 80 Bachelors mais beaucoup ne sont pas présents sur cette plateforme. Pour faciliter la vie des candidats et de leurs familles, les grandes écoles ont tendance à se regrouper au sein de concours communs, comme elles l’ont fait auparavant pour les cursus en cinq ans. Pour les écoles de commerce, existent les concours Ecricome Bachelor, Passerelle Bachelor, EGC pour les bachelors en trois ans, Pass ou Sésame pour les BBA en quatre ans. Les écoles d’ingénieurs suivent le même chemin. Après le concours Avenir en 2020, c’est le concours Puissance-Alpha qui a ouvert une voie d’accès pour les Bachelors en 2021. Onze programmes sont accessibles en un seul vœu sur Parcoursup.


Et après, insertion professionnelle ou poursuite d’études ?

Tout dépend du Bachelor suivi, évidemment. Les deux sont possibles néanmoins. Attention cependant : la délivrance d’ECTS (European credit transfer system) est un impératif pour avoir la possibilité de continuer vers un bac+5. Quel que soit le master visé, il faudra passer par une procédure d’admission, comme tous les étudiants titulaires d’une licence : examen de dossier ou concours. Les jurys étudieront alors si le candidat possède les pré-requis nécessaires pour la formation souhaitée.

Même si la tentation d’aller jusqu’à bac+5 est grande, une insertion à bac+3 peut être judicieuse. Consultant sur les questions d’enseignement supérieur et d’industrie, Laurent Carraro travaille sur la mise en place de « cursus bachelor en ingénierie » au sein des universités. Il le confirme : « Seuls les niveaux bac+5 – ouvrant naturellement au statut de cadre – trouvent grâce aux yeux du grand public, des familles, et donc bien souvent des jeunes. Environ 159 000 personnes sortent du système éducatif avec un diplôme de niveau bac+2 ou bac+3 pour 173 000 en possession d’un diplôme de niveau égal ou supérieur à bac+5. Or les cadres représentent environ 18 % des personnes en emploi, pour 25 % de professions intermédiaires et 47 % d’employés et ouvriers. » Pas de doute, le Bachelor a de l’avenir.


L’avis d’Eliott GOSSEZ, en troisième année du bachelor arts et métiers, à Chalons-en-Champagne

LES STAGES PERMETTENT DE SE PROJETER DANS L’AVENIR
Ce qui m’a tout de suite plu dans le Bachelor, c’est le nombre de stages proposés. Un par an, soit dix mois en tout sur les trois ans de formation. J’ai fait un bac STI2D et j’avais envie de concret. J’ai réalisé mon premier stage dans une entreprise de remorquage agricole et le deuxième dans une centrale nucléaire, le troisième plus long devrait aussi avoir lieu dans une centrale. Ce milieu m’a plu et j’envisage d’y faire carrière. Ces expériences nous projettent dans l’avenir et pas seulement dans les études. Poursuivre vers un cursus d’ingénieur ou rentrer dans la vie active, c’est encore un vrai dilemme pour moi. Tout dépendra des opportunités que j’aurai.

Eloitt GOSSEZ | © CR

Eloitt GOSSEZ

L’avis de Calypso DE VALROGER, en troisième année du BBA de l’Edhec à Nice

LA PRÉPA, TRÈS PEU POUR MOI
En terminale S, mes profs m’ont poussé à faire une prépa car j’étais plutôt une bonne élève. Mais je n’en avais pas envie. Bachoter pendant deux ans un concours pour ne pas forcément avoir l’école que l’on souhaite, très peu pour moi ! J’ai fait beaucoup de recherches et je suis tombée sur le BBA, le Bachelor in business administration, un diplôme en quatre ans reconnu à l’international. Je trouve le programme complet entre les cours, les stages et l’expérience à l’étranger. L’année dernière, j’ai eu ainsi la chance de suivre un semestre de cours dans une université new-yorkaise. Certes, j’ai contracté un prêt pour suivre ces études, mais je vois ça comme un investissement pour le futur.

Calypso DE VALROGER | © CR

Calypso DE VALROGER

L’étudiant

Le média L’étudiant explique ce qu’est un Bachelor ? Comment intégrer un Bachelor et quels sont les caractéristiques d’un bachelor.

Qu'est-ce qu'un Bachelor ? Comment intégrer un Bachelor ? Quels sont les caractéristiques