Un enfant dessine sur un large papier au tableau
Le dessin, une activité essentielle | © iStock

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Plus qu’une simple production artistique, le dessin intervient dans de nombreuses autres activités et contribue au développement de l’enfant et de ses apprentissages.

Un apprentissage qui n’est pas réservé aux activités artistiques

C’est une des principales occupations. Moyen d’expression et de créativité, le dessin connaît un développement croissant lors des trois sections de maternelle, comme l’illustre le fameux dessin du bonhomme qui gagne en maturité au fil des années. Vu comme un objet d’apprentissage dans le programme scolaire qui indique que les enfants doivent disposer de temps «pour dessiner librement, dans un espace aménagé où sont disponibles les outils et supports nécessaires», il n’est pourtant pas uniquement réservé aux activités artistiques. Tout en contribuant à travailler la bonne tenue du crayon, il va aussi se révéler le support idéal d’autres apprentissages.

Pendant les activités artistiques

L’élève expérimente différents outils et observe les effets qu’ils produisent. « En maternelle, on lui apprend à repérer les formes dans une œuvre d’art et à les reproduire de façon simplifiée, donc à s’éloigner de ce que l’on voit de la réalité pour arriver à un trait plus graphique. Cela sert aussi à travailler la motricité fine », explique Véronique Blondez, enseignante à l’école Saint-Bernard à Cambrai (Nord). On peut aussi utiliser des dessins réalisés librement par les enfants : « On reprend ces productions et on les compare aux tracés de certaines oeuvres d’artistes », décrit Isabelle Lallart, enseignante à l’école Saint-Joseph à Gentilly (Val-de-Marne) et responsable du Réseau Maternelle 94.

Dessiner et parler

Le dessin se révèle également un support précieux pour l’oral. Vecteur de paroles pour les élèves qui ne savent pas encore bien s’exprimer, il peut être utilisé pour parler d’un événement vécu : « L’enfant explique avec ses mots ce qu’il a voulu représenter et l’enseignant l’écrit. Cela permet de vérifier la syntaxe et s’il y a des sonorités qui ne sont pas acquises », explique Sophie Leclerc, enseignante à l’école Sainte-Thérèse-de-La Salle, à Frontignan (34). « En grande section, je me suis beaucoup servie du dessin pour l’apprentissage des sons : on cherche un mot où on entend le son A qu’on dessine ensuite sur son ardoise », détaille de son côté Christine Rebeyrotte, enseignante à l’école Sainte-Ursule, à Pau (64). C’est aussi une voie vers la production d’écrit : « On invente des mots-valises en contractant par exemple deux noms d’animaux en un seul et les enfants vont dessiner ce qu’ils ont trouvé. C’est un prétexte pour faire de la phonologie et étudier les sons », décrit Véronique Blondez. 

Explorer le monde grâce au dessin

On peut utiliser le dessin pour représenter le processus de germination d’une plante, ou encore l’évolution d’un animal. « Nous l’avons fait avec le ver à soie : les élèves devaient représenter son corps, ce qui nous permettait d’observer sa croissance et de voir les transformations qui s’opéraient », témoigne Sophie Leclerc. Il permet également de fixer l’observation : « En travaillant sur le cycle du blé, les élèves vont le dessiner avec ses racines, sa tige, l’épi… », indique Véronique Blondez.

Découvrir les maths en dessinant

Même l’activité physique peut mener au dessin : après une séance où les élèves auront réalisé un parcours de motricité, on pourra, en grande section, leur demander de retracer sur une feuille le chemin réalisé. Il est également utilisé pour reproduire et dessiner des formes planes (carré, triangle…), un des objectifs d’apprentissage en maternelle, ou encore pour représenter des décompositions de nombres : on dessine trois sur une ardoise, avec deux et un.

Aider son enfant à dessiner

STIMULER L’ENVIE : « Certains enfants ne veulent pas dessiner parce qu’ils sont déçus de leur production par rapport à la représentation qu’ils ont en tête, explique Isabelle Lallart. Pour les aider, on peut leur proposer des modèles de dessin “par étape” ou encore une table lumineuse : vitrée, elle éclaire le modèle en dessous pour le recopier. »

CHANGER DE PLANS, DE SUPPORTS ET D’OUTILS : Assis à une table, debout face au dessin accroché au mur, allongé sur le sol... Ces changements de position sont intéressants car il demandent une adaptation du corps. Sur un carton, une feuille, avec des pastels, des crayons de couleur, de la peinture : la préhension de l’outil et la perception du support seront différentes et permettront de nouvelles expérimentations.

GARDER LE DESSIN COMME UN PLAISIR, UNE ACTIVITÉ LIBRE À LA MAISON : Si le dessin semble trop petit par rapport au support ou trop minimaliste, on peut proposer à l’enfant de l’enrichir en faisant appel à son imagination : « On pourrait mettre quels jeux dans ce jardin ? »… On peut aussi faire participer toute la famille et créer une production coopérative sur une grande feuille.

UTILISER LE DESSIN POUR EXPRIMER UNE COLÈRE, UNE PEUR, UN DOUTE : « En dessinant, l’émotion retombe car le dessin peut aussi être vecteur d’apaisement », estime Sophie Leclerc.

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