L’Enseignement catholique et l’Apel agissent contre les violences à l’école
- Un dispositif de recueil de la parole
Un comité d’expertise indépendant de six personnes va se réunir pour proposer, mi-septembre, le dispositif à mettre en oeuvre le plus pertinent pour recueillir la parole des victimes. Quatre personnes le composent déjà : Hélène Laubignat, présidente nationale de l’Apel, Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes de Bétharram, le sociologue Yann Raison du Cleuziou, et Ségolaine Moog, ancienne déléguée nationale à la prévention et protection des mineurs, à la Conférence des évêques de France. "Ce n'est pas un dispositif supplémentaire”, mais “complémentaire” à ceux qui existent déjà, a assuré le Secrétaire général de l’Enseignement catholique, Philippe Delorme.
- Une certification des internats
Les 596 internats de l’Enseignement catholique seront audités à partir de la rentrée prochaine pour publier, d’ici “au moins un an”, un référentiel de certification. En effet, “les “nuitées” sont un facteur de risque aggravant”, a déclaré Philippe Delorme, au regard des témoignages de violences sexuelles sur des pensionnaires de l’établissement Notre-Dame de Bétharram. L’Enseignement catholique est l’institution scolaire qui compte traditionnellement le plus d’internats (aujourd’hui 38 000 élèves). Hélène Laubignat, porte-parole des parents d’élèves de ces établissements, est "satisfaite de ces mesures fortes qui constituent une réelle avancée”.
- La vérification des casiers judiciaires
Le casier judicaire B2, qui comprend notamment les condamnations pour des faits de violence à l’encontre des mineurs, peut être demandé par les établissements privés sous contrat depuis 2023. L’Enseignement catholique s’engage désormais à “systématiser” la vérification du casier judiciaire B2 de ses 80 000 personnels Ogec, à savoir les surveillants, personnels de cantine ou d’internats.
- La formation de la communauté éducative
À partir de la rentrée 2025, toutes les équipes éducatives pourront se former en ligne à la protection des mineurs et au Programme de protection des publics fragiles (3PF) de l’Enseignement catholique (vers la campagne "stop aux violences à l'école"). Ce “mooc” sera obligatoire pour les nouveaux personnels. Des formations “certifiantes” sur la prévention et le traitement des situations de harcèlement et de violence, seront également mises à disposition des enseignants et des cadres de droit privé (chefs d’établissement, directeurs diocésains, par exemple).
De son côté, l’Apel a officiellement annoncé la création d'une formation obligatoire pour ses élus académiques et départementaux. Hélène Laubignat a détaillé son plan de lutte contre les violences à l’école dans une précédente interview.
Une politique de remontée des faits commune au public et au privé
Un décret, publié le mardi 17 juin, oblige également tous les établissements privés, sous et hors contrat, à remonter les faits de violence au ministère de l’Education nationale, au même titre que les établissements publics.