Accroche
À la rentrée 2021, le bachelor universitaire de technologie (BUT) fait son apparition. Une formation en trois ans qui va plus loin qu’un simple prolongement de l’ancien DUT.

Parmi l’offre de formations dans le supérieur, 2021 marque l’apparition d’un nouveau diplôme dans les instituts universitaires de technologie (IUT) : le bachelor universitaire de technologie ou BUT.

C’est quoi le BUT ? 

C’est une nouvelle formation post- bac en trois ans dispensée dans les instituts universitaires de technologie (IUT), dès la rentrée prochaine. Elle va englober le DUT (diplôme universitaire de technologie) qui reste organisé en deux ans. Le BUT s’inscrit dans le système européen LMD (licence-master-doctorat) : à la fin de son parcours, l’étudiant obtient 180 crédits ECTS, ce qui lui permet de candidater à n’importe quelle formation de type master, en France comme en Europe.
Les 24 intitulés des spécialités déjà utilisés en DUT sont conservés (techniques de commercialisation, carrières juridiques, génie biologique…). Attention, tous ne sont pas proposés dans l’ensemble des IUT. Consultez l’offre disponible dans chaque établissement sur le site de Parcoursup.

Quel objectif ? 

Initialement, le DUT avait pour objectif une insertion rapide dans le monde professionnel. Aujourd’hui, les jeunes n’hésitent plus à se tourner vers des diplômes de niveau bac+3, voire bac+5. Cela tombe bien. « Le monde professionnel est en demande de diplômés bac+3, estime Xavier Sense, directeur de l’IUT de Paris-Rives de Seine et vice-président de l’Assemblée des directeurs des IUT (ADIUT). Pour le BUT, nous avons un objectif d’insertion professionnelle de 50 % sur chaque promotion. Nous allons donner aux étudiants toutes clés pour occuper un emploi au terme de leur formation. Mais nous ne leur interdirons pas la poursuite d’études. » Anouck, 16 ans, élève de terminale à Mâcon, a d’ailleurs déjà quelques plans pour la suite : « J’ai postulé sur Parcoursup à des BUT, car ce sont des formations qui me permettront d’intégrer un master marketing. »


Quels changements ?  

Première révolution : la fin de la sélection à l’issue de la deuxième année d’études. Jusqu’alors, les élèves souhaitant poursuivre au-delà devaient envoyer un dossier et/ou passer un oral. « Ce nouveau diplôme met fin à une différenciation entre étudiants au sein du premier cycle universitaire », explique Xavier Sense. La troisième année de BUT s’inscrit, en effet, dans la continuité logique de leur parcours. « Ne plus avoir besoin de postuler à une licence par la suite est rassurant et plus sécurisant », estime Rémi, élève de STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), qui a candidaté à des BUT, dans le domaine de la gestion et du commerce.
Cette nouvelle formation met par ailleurs l’accent sur la professionnalisation. La durée minimale de stage obligatoire passe de 10 à 22 semaines. Le diplôme se structure autour de blocs de compétences qui doivent eux-mêmes correspondre aux attendus du monde professionnel. Le BUT technique de commercialisation, par exemple, se compose de trois blocs :

« Conduire des actions marketing », « vendre une offre commerciale » et « communiquer l’offre commerciale ». Le BUT génie biologique, quant à lui, apprend à « réaliser des analyses » et à « expérimenter ».

Enfin, petite nouveauté : la mise en place de parcours de spécialisation dès la première ou la deuxième année. Les étudiants du BUT information communication pourront ainsi opter pour « publicité », « communication des organisations », « information numérique dans les organisations », « journalisme » ou « métiers du livre et du patrimoine ».

Infographie comparative entre DUT et BUT
Infographie comparative entre DUT et BUT | © ?

Une large infographie compare le parcours d’enseignement supérieur entre le DUT avant 2021 et le nouveau BUT

Du lycée au BUT quel parcours ? 

Il n’y a pas de parcours type pour intégrer un BUT : chaque IUT prévoit des remises à niveau pour accueillir un public très hétérogène. Bien sûr, un étudiant titulaire d’un bac STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) ou d’un bac général avec des spécialités scientifiques pourrait être prioritaire pour intégrer un BUT informatique. Consultez pour cela les attendus de chaque formation sur le site de Parcoursup. Surtout, 40 à 60 % des places y sont réservées pour les lycéens de la filière technologique, bien que la formation soit de plus en plus plébiscitée par les autres élèves. « Il vaut mieux un bon bac technologique qu’une mauvaise filière générale pour entrer en BUT », avertit Xavier Sense.

Quelle différence entre une licence générale et un BUT?

La finalité et la philosophie des deux formations restent distinctes. Là où la licence se révèle plus théorique, « en BUT, il y a un double objectif : l’acquisition à la fois d’une   culture académique et professionnelle forte et, de fait, une articulation importante entre théorie et pratique dès la première année », explique Xavier Sense. Le BUT propose par ailleurs la formule de l’alternance, ce qui le distingue encore de la licence générale.

La licence professionnelle va- t-elle disparaître ? 

Dans la plupart des IUT, les licences professionnelles vont fusionner avec les BUT aux spécialités correspondantes. « À l’IUT de Paris-Rives de Seine, le BUT techniques de commercialisation proposera un parcours de spécialisation business international : achat et vente. La licence professionnelle métiers du commerce international va progressivement disparaître, à partir de l’année scolaire 2023-2024 », précise Xavier Sense. Seulement, quelques spécialités de niche en licence pro pourraient être conservées.

Zoom

Une vie étudiante plus riche
Un parcours sur trois ans au lieu de deux laisse davantage de temps pour se consacrer à tout ce qui ne relève pas des cours. Il sera plus facile de partir à l’international, en stage ou en échange, pendant un semestre ou une année. De plus, la vie étudiante devrait être plus riche et l’implication dans les associations plus grande. « Jusqu’à présent, nos étudiants restaient chez nous à peine deux ans. Ils sont dans nos murs pendant un an et demi. Cela va très vite, assure Xavier Sense. Au niveau du bureau des étudiants, les élus en deuxième année avaient seulement cinq mois pour mener des projets. Désormais, ils pourront construire davantage. »

Bachelor en IUT ou en école ?

Le terme « bachelor » n’est pas réservé aux IUT. De nombreux établissements publics ou privés s’en sont emparés depuis une dizaine d’années pour qualifier des formations postbac en trois ans : école de commerce, école d’ingénieurs, école de communication, etc.

L’aspect financier ? 

Avantage BUT.
Les frais de scolarité des établissements privés n’ont rien à voir avec ceux pratiqués dans le public. Comptez 170 euros par année en IUT contre plusieurs milliers d’euros en école.

L’aspect pédagogie par projet ? 

Avantage école, mais...
La grande force des écoles postbac est de mettre au centre de leur pédagogie et de leurs cours les projets. Mais la théorie enseignée en IUT alliée aux cours pratiques peut séduire de nombreux étudiants.

L’aspect notoriété et reconnaissance ? 

Léger avantage BUT. 
Dispensé par une structure universitaire, le BUT est reconnu par l’État et, de fait, bénéficie d’un bon écho auprès du monde professionnel. Cependant, aujourd’hui, de plus en plus d’écoles, notamment de commerce, ont obtenu le grade de licence pour leur bachelor auprès du ministère de l’Enseignement supérieur. Un premier gage de qualité qui peut changer la donne.

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Qu'est-ce qu'un BUT ? Comment intégrer un BUT ? Quels sont les caractéristiques d'une formation en BUT ? Quels débouchés après un BUT ?

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