Trois petites souris grises chantent plus ou moins juste
Même si l’enfant ne chante pas juste, il faut l’encourager à donner de la voix | © iStock

Accroche
Musique, chansons et comptines rythment les trois années de maternelle. Elles aident à développer chez l’enfant des compétences langagières, motrices, intellectuelles, mais aussi sociales.

Chanter dès la naissance

« Avec les comptines et les chansons répétées en boucle, l’enfant s’habitue aux sonorités de sa langue maternelle. C’est un moyen de trouver des régularités dans ce système pour plus tard entrer dans la lecture et dans la rythmique de la langue française », selon le linguiste Bruno Germain, responsable d’enseignements à l’université Paris-Descartes. « Cela lui permet également de jouer avec sa voix qu’il va pouvoir explorer de manière ludique autour des cris, chuchotements, respirations, bruits, imitations…, ajoute Chantal Bourmault. Il ne faut pas hésiter dans les jeux de langage à exagérer l’intonation, en comparaison avec la langue de tous les jours, en appuyant sur les syllabes. »

Ritualiser et apaiser

« En maternelle, les moments de comptine et de chanson sont ritualisés : les enfants y associent le rythme, apprennent les gestes… On peut les instaurer à la maison : il existe, par exemple, des comptines pour le lavage des dents, le moment du coucher, etc. Cela permet au petit de se poser, c’est un temps qu’il partage avec son parent. Cela amène également des moments de concentration après une activité : réciter une comptine ou se mettre dans l’écoute d’une chanson apporte à l’enfant un certain apaisement », explique Yasmine Willery, enseignante à l’école Sainte-Colombe, à Armentières, dans le Nord.


Développer la motricité fine et la mémoire

« Quand elles s’accompagnent de gestes, les chansons, les comptines et la musique contribuent au développement moteur, par exemple avec Savez-vous planter des choux, mais aussi à la motricité fine du petit avec Un petit pouce qui bouge, Les petites marionnettes, etc. », indique Chantal Bourmault, enseignante à la retraite, anciennement détachée pour la pédagogie en maternelle à la DDEC 72. Elle explique : « L’enfant se crée des images pour se souvenir. Il mobilise sa mémoire auditive pour connaître et reconnaître des mots, entendre et discriminer des sons. Il travaille aussi sa mémoire kinesthésique, par exemple lorsqu’il utilise ses doigts comme bec sur le dos de sa main dans la comptine Picoti, Picota. »

Apprendre la socialisation

« En plus de contribuer à la sécurité affective et d’être source de réconfort, communiquer avec le parent ou l’adulte par le biais d’une comptine crée une conscience de l’autre. À l’école, lors de la chorale ou de l’orchestre, l’enfant apprend à dire avec le groupe. En occupant le rôle du chanteur ou du spectateur, il peut se situer par rapport aux autres, créer seul ou à plusieurs », encourage Chantal Bourmault.

À LIRE

La collection Livre-disque comptines du monde

Comptines et berceuses du baobab,
Comptines et berceuses des rizières
Cette collection chez Didier Jeunesse parcourt le monde entier à travers différents titres.

Apprendre à parler avec des comptines,

de Marie-Goëtz Georges, Ed. Retz. Un ouvrage destiné initialement aux enseignants qui reprend de nombreuses activités autour des comptines.

À CONSULTER

  • comptinesanimees.com, un site qui reprend un ensemble de comptines accompagnées d’une vidéo et certains titres sont aussi en italien, anglais et espagnol
  • La chaîne YouTube de Josiane Caron Santha, ergothérapeute, pour accompagner le développement moteur
  • Le blog maternelle-bambou.fr qui propose une boîte à comptines classées selon les âges de maternelle

À LA MAISON

Activer toutes les ressources sensorielles 

Profiter des différents temps forts de la journée, comme le goûter, le bain, le réveil, l’endormissement pour chanter avec votre enfant. Cela permet de solliciter en même temps les perceptions olfactives, tactiles, spatiales de l’enfant.

Installer le rituel 

Parce qu’un moment agréable et répété, pendant lequel l’adulte et le petit sont en contact et en connivence, crée un bon souvenir et une marque sensible chez l’enfant. Cela développera chez lui de nombreuses compétences disciplinaires et transversales. La comptine La p’tite bête qui monte est un bon exemple.

Associer la comptine aux gestes

Cela permet aux enfants qui ont un peu plus de mal à parler ou qui ont des défauts de prononciation d’oser s’exprimer davantage.

Accompagner

Chanter avec votre enfant puis le laisser chanter tout seul ou imaginer une autre fin, d’autres gestuelles. L’aider à devenir autonome.

Les utiliser comme des activités transversales

Chanter des comptines permet d’apprendre les jours de la semaine avec L’empereur, sa femme et le petit prince, les nombres grâce à 1,2,3, nous irons au bois, les animaux en récitant Dans la ferme de Mathurin ou Y’avait des crocodiles…

Suivre les centres d’intérêt de l’enfant

Par exemple, quand votre enfant perd une dent, lui faire entendre La chanson des dents de lait, etc.

Éveiller à la diversité

Les comptines sont aussi un moyen de transmission familiale (les comptines et chansons qui se transmettent au sein de la famille) et culturelle (les comptines de sa propre région, mais aussi celles d’autres pays). Elles permettent d’éveiller l’enfant à l’autre et à la diversité.

Boutchoo !

50 mn de chansons et de comptines classiques pour petits. Les paroles sont écrites et les gestes montrés par le petit singe mascotte (La Fourmi m'a piqué la main, Cinq doigts, Pirouette, cacahuète, Vole, vole, vole papillon...)

50 mn de chansons et de comptines classiques pour petits. Les paroles sont écrites et les gestes montrés par le petit singe mascotte (La Fourmi m'a piqué la main, Cinq doigts, Pirouette, cacahuète, Vole, vole, vole papillon...)