Accroche
Votre enfant vise des études scientifiques, mais ses résultats en maths en classe de seconde ne suivent pas. Comment l’aider à redresser la barre ? Et de quelle façon l’accompagner s’il lui faut choisir une autre orientation ?

Sachez ce que l'on attend de lui

Classe de détermination, la seconde brasse des jeunes aux profils hétérogènes qui s’éparpilleront vers des voies différentes. Les professeurs placent la barre haut afin de coller aux exigences de ces divers cursus. « En maths, ils doivent accélérer le rythme pour s’assurer que, l’année suivante, les élèves suivront les cours de mathématiques », explique Laure Baratte, enseignante-formatrice en mathématiques à l’Isfec Afarec Ile-de-France et professeure au lycée Carcado-Saisseval, à Paris. En cette première année de lycée, les enseignants attendent aussi plus d’autonomie : les élèves doivent maîtriser la prise de notes, gérer leur temps et évaluer leurs atouts et faiblesses. À elles seules, les mathématiques réclament plusieurs heures hebdomadaires de travail personnel.

Sondez sa motivation

« Il est important de savoir pourquoi un jeune veut poursuivre les mathématiques. Si cette envie est liée à un projet professionnel ou s’il adore les sciences, cela vaut le coup de l’aider à surmonter ses difficultés », expose Jeanne Dupré, du service Information et conseil des familles (ICF) de l’académie Orléans-Tours. Mais en cas de motivation défaillante, pourquoi s’obstiner ? « Parfois, les parents l’incitent à faire des maths parce qu’ils veulent le meilleur pour lui mais cela ne lui convient pas », prévient-elle. Or, redresser la barre en maths demande de la détermination. « Les élèves puisent leur force dans leur projet. Ceux qui veulent faire médecine sont nombreux à ne pas aimer cette matière, mais leur vocation les aide à tenir », explique Nathalie Lefebvre, enseignante en maths et professeure principale au lycée général et technologique de Baudimont, à Arras. 

De la méthode !

« En seconde, on exige plus de travail personnel. Or, beaucoup d’élèves arrivent au lycée sans méthodologie », constate Jeanne Dupré. En maths, il faut mémoriser le cours, bien sûr, mais aussi s’entraîner en faisant des exercices et éplucher ses devoirs sur table. « C’est important car on apprend de ses erreurs », souligne Laure Baratte. Votre enfant peut aussi avoir accumulé des lacunes en maths, par manque d’aptitude ou de travail. Or, plus on avance dans cette discipline, plus il faut réutiliser des connaissances antérieures. « Les maths sont une matière à accumulation. Pour analyser des fonctions, il faut maîtriser le calcul littéral, qui, lui-même, s’appuie sur les tables d’opération », illustre Laure Baratte. En cas de gouffres dans les connaissances, il faut revenir aux fondamentaux de la 4e. « Le moment où l’on passe de l’arithmétique à l’algèbre et où apparaît le fameux ‘x’ ! » précise- t-elle. 

Exos en ligne

Pour s’entraîner en maths de façon ludique, il existe des sites web, parfois munis d’applis, comme Sésamath ou Kwyk  (les élèves n’accèdent à ce dernier qu’avec l’accord de l’enseignant). Il y a également les sites ou applications telles que NumworksPhotomathsMicrosoft Math SolverMathpix (en anglais) qui sont des émulateurs capables de résoudre les opérations et problèmes les plus complexes en quelques secondes à partir d’une photo de l’énoncé. « Ces outils ont l’avantage d’être interactifs. Les élèves savent immédiatement si la réponse est juste », précise Nathalie Lefebvre. Un petit plus qui ne doit pas occulter le reste : mémorisation, consignes du professeur, etc.

Demandez de l'aide

Deux soutiens précieux : le professeur principal, en charge des questions d’orientation, et l’enseignant en maths, qui « peut aider l’élève à repérer les chapitres qui posent problème et donner des exercices supplémentaires », indique Jeanne Dupré. Dans quel cas opter pour des cours particuliers ? « Quand l’élève est demandeur et travailleur, sinon cela ne sert à rien », répond Nathalie Lefebvre. Étudiant, enseignant retraité... : il faut trouver un professeur bienveillant, respectueux du programme et à la fibre pédagogique. Délivré du stress des notes, l’élève peut alors retrouver confiance en lui et combler ses lacunes. 

Prévoyez un plan B

Si votre enfant ne souhaite pas conserver les mathématiques comme enseignement de spécialité, il devra peut-être faire le deuil de son projet. Ce processus douloureux nécessite un accompagnement. Incitez-le à rencontrer des spécialistes de l’orientation : son professeur principal, le BDI O (bureau d’information et d’orientation) de son établissement, le service ICF de sa région, etc. Une fois encore, il faut examiner avec lui les raisons qui le poussaient à poursuivre en mathématiques, pour trouver une alternative motivante.

« Parfois les élèves ne connaissent pas les autres filières. Je leur montre les poursuites d’études qu’elles permettent. J’essaye d’élargir leurs horizons », expose Jeanne Dupré. On peut souvent atteindre le même objectif par un autre chemin : nourrir sa passion des sciences en choisissant le bac STI2D, faire une école de commerce après une série économique ou STMG... Mais parfois, on doit remanier son projet ; comme ce jeune, conseillé par Jeanne Dupré, qui voulait à tout prix devenir chirurgien et qui a finalement opté, avec enthousiasme, via la série ST2S, pour le métier d’infirmier au bloc opératoire, plus en phase avec sa personnalité. L’enjeu : trouver un plan B qui ait du sens.

Éducation France

Les mathématiques vont bénéficier de la réforme du lycée. Cela se voit dès la classe de 2nde avec le test de positionnement.

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