Une petite fille rejoue l’école à ses peluches
Une rentrée en maternelle en douceur | © IStock

Accroche
Une première rentrée en maternelle sans pleurs ni inquiétudes, c’est le souhait de beaucoup de parents. Certains enfants, discrets ou réservés, se montrent un peu moins enthousiastes que d’autres. Comment aplanir les difficultés ?

L’école, une expérience totalement nouvelle

Même s’il a éventuellement eu une expérience collective en crèche, l’enfant n’a pas toujours été préparé à ce qui l’attend à l’école. L’enfant discret, qui va plus difficilement vers les autres, a plus d’obstacles à surmonter. Une classe de petite section compte souvent une trentaine d’élèves, soit beaucoup plus d’enfants qu’un groupe de crèche. Ce nombre engendre des contraintes auxquelles les enfants devront s’adapter : circuler dans l’école, attendre son tour, trouver sa place en regroupement, dans les coins jeux, s’affirmer face aux autres... Les défis sont nombreux : apprendre à être patients, à respecter les règles et à gérer la frustration. L’autre contrainte liée au nombre est celle du bruit qui peut être source de stress et de fatigue. Les enfants devront rapidement s’y habituer et apprendre à modérer leur voix et à jouer dans le calme dès les premiers jours. 

Reconnaître et apprivoiser les lieux

Au moment de l’inscription, on a généralement visité l’école avec son enfant. Durant les premiers jours, se promener aux abords de l’école, discuter de ce que l’on voit, dessiner ou encore faire un plan peut aider à appréhender les lieux. Jouer dans le quartier, repérer l’aire de jeux où on peut aller le soir à la sortie de l’école, afin que notre enfant y retrouve des visages connus, peut l’aider à désamorcer des angoisses, à apprivoiser les autres et à se faire un ou une amie plus rapidement. 

Verbaliser, expliquer les règles et les spécificités de l’école

La littérature jeunesse ne manque pas de ressources pour découvrir et comprendre l’école. Tout ce que l’enfant saura à l’avance pourra l’aider. Chaque contrainte peut être tournée positivement : « Il y aura beaucoup d’enfants avec qui jouer, mais parfois on n’a pas les jeux qu’on souhaite, il faut attendre son tour. » Fréquenter les espaces collectifs, comme des ludothèques, des bibliothèques ou des lieux d’accueil parents-enfants (LAEP) peut également aider les enfants réservés à s’habituer à être en collectif et ceux qui ont du mal à partager, à attendre leur tour.

4 astuces pour une bonne rentrée

  • prendre en compte ses craintes, rassurer son enfant sur le fait qu’on viendra toujours le chercher ;
  • anticiper en expliquant les différents adultes de l’école, les lieux, les activités proposées, les jeux... ;
  • jouer à des jeux de société avec des règles pour habituer son enfant à suivre une consigne et à attendre son tour ;
  • rencontrer d’autres enfants (aire de jeux), se confronter au collectif, aux espaces partagés (bibliothèque, etc.). 

Et l’enfant particulièrement anxieux ?

Lui détailler le déroulé de la journée : « On te déposera le matin, on restera dix minutes, puis on partira. On reviendra toujours quand la journée d’école sera terminée ! » Le moment de la séparation venu, se tenir à ce que l’on a dit : rester dix minutes, puis partir ! Toutes les enseignantes et les enseignants l’ont déjà expérimenté́ : une fois les parents partis, avec quelques astuces ayant fait leur preuve (une marionnette, quelques comptines connues, des histoires), les pleurs se calment. Parfois, ce sont les chagrins des autres enfants qui impressionnent. L’expliquer le moment venu peut aider notre enfant : « Tu as vu, elle est triste de voir partir son papa. Elle le retrouvera ce soir ! Les parents reviennent toujours après l’école. » Le deuxième jour de classe est parfois pire que le premier. On a dit à l’enfant qu’il allait aller à l’école, il y est allé, ça suffit ! Il faut alors reprendre le rituel et le rassurer de nouveau. 

  • Créer cet outil avec votre enfant ! 
  • Plusieurs supports sont possibles : un petit cahier, un album, une affiche...
  • Récupérer des photos proposées dans la fiche ou faire soi-même un dessin ou le faire réaliser par un grand frère ou une grande soeur

Rappeler à son enfant les temps forts d’une journée

Concevoir un imagier à regarder ensemble peut être une piste intéressante car cela sera plus personnalisé (voir ci-dessus). On peut aussi repérer les différents adultes qui vont côtoyer notre enfant et les moments où ils interviennent. Rappeler aux enfants ce qu’ils vont apprendre, les jeux qu’ils vont découvrir, les copains qu’ils se feront. Et enfin, le soir, tout préparer comme pour une fête ! Un joli sac, une tenue, des accessoires importants : sa tétine, un doudou, un petit jouet discret, en accord avec les enseignants, l’aideront. Et si besoin, ne pas hésiter à contacter les enseignants qui sauront désamorcer les situations difficiles.

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