Le gouvernement de Gabriel Attal a lancé, le 30 novembre dernier, l’opération « Mon stage de seconde ». Cette année, 500 000 élèves de seconde générale et technologique devront réaliser un stage d’observation, du 17 au 28 juin. De nombreux établissements de l’Enseignement catholique avaient déjà mis en place ce dispositif.

« La reconquête du mois de juin », voulue par Emmanuel Macron, a déjà eu lieu dans la plupart des lycées de l’Enseignement catholique, qui proposent très fréquemment des stages pour clôturer l’année scolaire de leurs élèves de seconde générale et technologique. C’est même le cas depuis plus de vingt ans, au lycée Saint Paul de Besançon, que Christine Bully, sa directrice adjointe vante d’être « l’un des premiers » à avoir eu cette idée. « On dit que le ministre a pris notre idée ! », plaisante-t-elle, en soulignant que les dates imposées par Gabriel Attal sont les mêmes que les leur : deux semaines de stage, du 17 au 28 juin.

L’objectif de Frédéric Sallier, chef d’établissement du lycée Jean Cassaigne à Mont-de-Marsan, est de « rentabiliser » le mois de juin. « Les conseils de classe se font entre le 5 et le 10 juin donc la dernière quinzaine de juin était perdue. Pour les seconde, il n’y avait plus vraiment d’enjeu », explique-t-il. Au lycée Saint Paul, envoyer les élèves de seconde en stage fluidifie le trafic dans les couloirs « pendant que les autres élèves passent les épreuves du baccalauréat », ajoute Christine Bully.

Le stage de seconde n’annule pas celui de troisième. Au contraire, il complète ce stage de découverte, d’après Frédéric Sallier, qui le voit comme « un vrai plus » pour ses élèves. « Ils ont un an de plus et commencent à trouver des stages selon leur choix d’orientation, du moins leur choix de spécialité ». Christine Bully remarque, quant à elle, que le projet professionnel de nombreux élèves n’est pas encore défini en seconde. « C’est souvent plus pratique d’aller dans l’entreprise du papa ou du tonton », mais « où qu’ils aillent, c’est toujours une expérience intéressante ! », conclut-elle.

Les élèves de ces deux établissements doivent ensuite rendre un rapport de stage à la rentrée suivante et se présenter à une soutenance, évaluée par un professeur, président de jury, et un groupe de parents d’élèves. Les seconde participant au Service National Universel ou à un séjour linguistique seront exemptés de stage.

Stages en classe de seconde : reportage au lycée Sainte Marie de Stains (93)

Le Medef déterminé à accueillir le flux de stagiaires

Cette année, l’arrivée d’environ 550 000 élèves de seconde supplémentaires concurrencera ceux inscrits dans un établissement de l'Enseigneemnt catholique, précurseur depuis plusieurs années dans ce domaine.

Le Medef a annoncé, début décembre, qu’il « fera[it] son possible pour permettre à tous les jeunes, y compris ceux qui n’ont pas forcément la chance de pouvoir bénéficier du réseau professionnel de leurs parents, de découvrir tous les métiers et les filières vers lesquels ils pourraient s’orienter. ». Quinze postes de chargés de mission « école-entreprise » ont ainsi été créés pour « recenser les besoins » entre ces deux interlocuteurs, déclare Pierre Courbebaisse, co-président de la commission Éducation-Formation du Medef. L’organisation patronale s’est elle-même engagée à accueillir des élèves de troisième et de seconde dans ses locaux et « invite ses adhérents à signer une convention de coopération avec le ministère ».

Gabriel Attal s’est réjoui d’avoir déjà recueilli 200 000 offres de stage, provenant de 300 entreprises et organisations réunies pour le lancement de l’opération, le 30 novembre dernier. Elles sont recensées sur le site 1jeune1solution, sur lequel une plateforme dédiée, intitulée « Mon stage de seconde », sera ouverte au mois de mars.

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